Ce CD reproduit quatre enregistrements live (Radio France) d'oeuvres de Franz Liszt (1811-1886).
Sylvie Carbonel a interprété - avec le Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio France, placé sous la direction de Mark Starr - la Danse des Morts (Totentanz), Paraphrase sur la séquence du Dies irae (créée par son dédicataire, Hans von Bülow, en 1865), pour piano et orchestre, faisant appel à la technique de la variation. Ce vrai concerto exige une maîtrise pianistique hors normes pour en restituer le caractère vif, la structure solide et le paysage sonore.
En soliste et vraie spécialiste, elle interprète la redoutable Sonate en si mineur (dédiée à Robert Schumann), s'impose par ses attaques précises, la mise en valeur des thèmes et l'alternance entre passages dynamiques et méditatifs, un Cantabile particulièrement expressif, son sens de la construction dans la fugue et l'atmosphère typiquement romantique.
Cet enregistrement se termine par deux autres extraits des Harmonies poétiques et religieuses : Bénédiction de Dieu dans la solitude où se mêlent dévotion et sentimentalité, mysticisme et contemplation, sonnerie de cloches et rêverie, un peu à la manière de Lamartine. Quant à Funérailles (enregistré la même année), de facture plus classique (...) c'est une déploration baignant dans le pathétique, typique du langage lisztien.
Sylvie Carbonel avait décidément signé une magnifique Défense et illustration de la musique de Franz Liszt. (Édith Weber, L'Education Musicale, novembre 2016)
Les sons varient d'une ambiance de grande salle de concert (Totentanz) à celle d'une sonorité riche de réverbérations (Sonate) ; le toucher incisif de Sylvie est toujours précis dans les détails. Son phrasé chaleureux, le rythme de sa respiration jamais forcée, mais se déployant dans un jeu narratif spontané, font de ses interprétations une référence.
La poésie naturelle de Sylvie Carbonel, avec toutes ses réserves d'émotion, irradie d'innocence.
Je recommande avec enthousiasme.
(FANFARE, USA, mars 2017)
"Tableaux d'une exposition"
"Baba-Yaga. La cabane sur des pattes de poule"
Sylvie Carbonel tire un kaléidoscope de couleurs de son Steinway et traverse les passages rapides à une vitesse phénoménale. Elle applique la technique que Chopin aurait utilisée pour faire croire au public qu'il jouait avec l'éventail dynamique de Liszt. Elle trouve à cet égard des ombres infinies, du " pianissimo au piano ", rendant ses forte plus convaincants.
Ses " Tableaux " sont imaginatifs, non conventionnels, dans une interprétation qui nous fait entendre l'oeuvre comme nouvelle.
Sylvie Carbonel ajoute 17 pièces plus courtes à ce disque généreux. L'ensemble fait un récital charmant et varié et l'interprète se révèle ici une pianiste et une musicienne fascinante et sensible ; chaque pièce est un délice.
Si vous possédez déjà des versions des " Tableaux ", celle-ci est assez unique pour figurer dans votre discothèque : je recommande chaleureusement ce disque. (James H. North, Fanfare -USA- décembre 1991)
C'est d'abord par la générosité et l'intelligence que ce disque se signale. Sylvie Carbonel montre ses capacités d'assimilation du caractère de cette musique, avec les " Souvenirs d'enfance " qu'elle détaille avec délice, avec le méconnu et fuyant " Intermezzo " ou encore dans les insolents moyens pianistiques qu'elle déploie dans " La Capricieuse " ou " La Couturière ". (Etienne Moreau, Diapason, novembre 1991)>
Fantasiestücke opus 12
"Aufschwung "
(...) ce piano maîtrisé, rigoureux et conscient de la nécessité de créer un imaginaire bénéficie aux Phantasiestücke et à l'Humoreske. Sylvie Carbonel saisit l'essence de chaque pièce de la première oeuvre tandis qu'elle ne dissout jamais le fil du discours de la seconde, si difficile à construire.
Dans les Phantasiestücke, si la pianiste est apte à la sérénité (Des Abends), elle se joue des contrastes entre rêverie et grotesque (Fabel) et se fait narratrice (In der Nacht) (...) l'Humoreske polarise l'attention par le ton juste adopté, entre confidence et exubérance contenue, ainsi que par un jeu finement ouvragé. Ne négligeant pas la tendresse, bannissant tout alanguissement, Sylvie Carbonel éclaire les contrastes sans les appuyer tandis que le chant se fait souvent profond. (Sébastien Foucart, ConcertoNet.com, 21 décembre 2007)
Schumann (...) Je constate souvent que bien des pianistes passent à côté de la vérité de ses mouvements, ses résonnances et ses respirations. Cela n'est pas votre cas, à l'évidence; votre son, votre discours, vos idées jaillissantes rencontrent, à mes yeux, la vérité de cette musique. C'est d'autant plus à louer que l'Humoreske est une des plus énigmatiques et des plus difficiles oeuvres de ce compositeur. (Bruno Ory-Lavollée, Président du Festival des Forêts, lettre du 28 mars 2008)
Concerto pour piano n°20 en Ré mineur
KV 466, avec l'Orchestre National Symphonique de Lettonie
- Direction : Normund SNE
"2ème mvt : Romance"
On doit à Sylvie Carbonel d'intéressantes explorations, aussi bien au disque (tout le piano de Moussorgski, y compris le moins connu) qu'au concert (le 1er Concerto de Mossolov, récemment). Il est donc assez surprenant de retrouver cette découvreuse au tempérament affirmé dans d'aussi célèbres concertos, dont la discographie surchargée n'appelait pas, à priori, une énième lecture. Il n'empêche, voilà une musicienne qui a son mot à dire ici, et dont le Mozart sonne très naturellement, si par exemple on le compare à ce que Maria Joao Pires nous donnait à entendre récemment. Rien, dans ce disque simple et lumineux, de cette approche faussement mystique, prétendument déférente et en réalité totalement déformante très à la mode dans ce répertoire. (Etienne Moreau, Diapason, mai 1996)
Le résultat vient de sortir : il est éblouissant. Sylvie Carbonel est une artiste d'exception, dont on pouvait penser qu'elle n'avait rien à prouver depuis ses débuts retentissants au Carnegie Hall de New York où elle donna une
interprétation mémorable de la Totentanz de List. Mais voici que l'on s'aperçoit, à l'écoute de ce CD exceptionnel, que Sylvie Carbonel mérite vraiment le compliment en forme de prophétie quelque peu écrasante que lui fit un jour André Malraux : " Je crois que Sylvie Carbonel est destinée à être l'un des plus grands musiciens de notre temps. " Nous y sommes !
(Laurent Guénégaud, Revue Verso)
Emmanuel Chabrier : 10 Pièces Pittoresques / Jacques Desbrière : Cahier de musique
"Scherzo-valse"
Sylvie Carbonel a compris l'esprit de Chabrier : elle interprète les pièces mélancoliques en accélérant légèrement les tempi et les ralentis sur des pièces comme " Improvisation " ou le " Scherzo-Valse ", elle parvient ainsi à créer un univers empli de poésie et de nostalgie. (Alain Steghens, Le Monde de la Musique)